Le programme d’échange « Living sustainably together » – « Vivre ensemble durablement »
En septembre 2022, Onja, bénévole de longue date chez Zero Waste Marseille, a eu l’opportunité de participer à un programme d’échange entre 18 activistes et entrepreneurs·ses dans l’économie circulaire, le social et la protection de l’environnement et du vivant, venant des 3 villes jumelées Marseille, Hambourg et Saint Pétersbourg, sur le thème « Living sustainably together ».
L’initiative du projet vient de la société « Deutsch-Russische Gesellschaft », de l’association Mosty de Saint-Petersbourg et de 1 Déchet par Jour de Marseille, et soutenu par l’Office fédéral des affaires étrangères allemandes, la Chancellerie du Sénat de Hambourg et la Fondation Alfred Toepfer à Hambourg. Ce voyage s’est déroulé en deux étapes : du 08/09 au 13/09 à Hambourg et du 13/09 au 18/09 à Marseille, et tout cela en train bien sûr ! L’idée était de créer de nouvelles connexions internationales entres les 3 villes autour des thématiques du changement climatique, l’économie circulaire et de la gestion des déchets. Ces connexions sont toujours d’actualités jusqu’à aujourd’hui : depuis la fin du voyage nous avons continué à communiquer et suivre l’avancement de chaque projet sur divers canaux et nous avons coorganisé des conférences en 2022 et 2023.
Ce fut une expérience très enrichissante car divers profils ont pris part à cette aventure : 5 activistes et entrepreneur·ses allemand·es, 4 activistes marseillais·es et 9 activistes et entrepreneurs·ses russes. Au total donc 18 personnalités incroyables, toutes aussi inspirantes les unes que les autres et 3 autres encadrant·es. Nous avons échangé les savoirs, les compétences, les innovations et les alternatives de chacun·e et de chaque ville afin d’imaginer et de construire ensemble un futur plus juste, résilient et respectueux du vivant. Plusieurs structures ont aussi été invitées à présenter leurs projets et on proposait des conférences, des ateliers, des visites, des expositions et des rencontres entre divers·es acteurs·rices majeur·es de chaque ville tout au long du voyage. C’était si passionnant ! La dualité entre le monde de l’entreprenariat et l’associatif a permis de mettre en avant la complexité des enjeux bioclimatiques et de la transition écologique : il n’existe pas une solution, mais il existe des solutions !
Cette aventure nous a permis aussi de mettre en parallèle les systèmes de gouvernance, la politique de transition écologique et surtout la gestion des déchets entre les 3 villes. Ainsi comme on pourrait l’imaginer, les systèmes de gouvernance et politiques entre les deux pays frontaliers allemand et français sont plus au moins similaires mais différents de ceux de la Russie. Si on prend l’exemple de Hambourg, la gestion des déchets chez les allemands est beaucoup plus performante qu’à Marseille ou à St-Petersbourg. Par exemple, la collecte à la source des biodéchets est un système bien installé et pratiqué chez une grande partie des habitants de Hambourg : le système de collecte porte à porte, les points d’apports volontaires sont ancrés dans le paysage, et les composteurs individuels et collectifs sont présents dans les habitations. La consigne pour réemploi n’a jamais disparue pour les bouteilles, reste à développer encore plus chez eux la consigne plus généralisée sur tous les produits de restauration et du commerce afin de permettre d’éradiquer le plastique des rayons. Néanmoins le portrait n’est pas si positif en Allemagne car l’illusion du tout recyclable prédomine dans l’imaginaire des citoyen·nes, et rappelons que Hambourg est le 3e port le plus pollué en Europe en 2022[1]. Le problème n’étant pas différent à Marseille face aux déchets et à la pollution maritime : Marseille est le 9e port le plus pollué en Europe en 2022[2]. A Saint-Pétersbourg comme dans la majorité des villes russes, les systèmes de recyclage industriels, les systèmes de consigne à grande échelle, le tri à la source des déchets recyclables et biodéchets, les diverses taxes sur les produits de consommation, etc., n’ont jamais été mis en place. Les déchets ménagers et des entreprises sont voués à l’incinération ou à l’enfouissement, un désastre écologique. Néanmoins, comme nous l’explique ironiquement nos collègues russes, le greenwashing sur le recyclage, très présent en Allemagne et en France, ne prolifère pas en Russie car « on sait où vont nos déchets, seulement brûlés ou enfouis, le problème est grave mais visible, mais chez vous les industriels vous mentent sur le tout recyclable ! ». On ne peut que ricaner à cette vérité.
Le programme fut dense mais instructif et inspirant !
A Hambourg
Nous avons arpenté de long en large la ville d’Hambourg pendant les 5 premiers jours et nous avons visité différentes structures et rencontré des personnalités influentes comme :
● la structure « Hanseatic Help » : https://www.hanseatic-help.org, une structure qui aide les personnes dans la précarité comme les SDF en Allemagne, les victimes de guerre (ex: guerre en Syrie, en Iran, en Ukraine, etc…), les réfugié·es politiques et climatiques, les habitant·es vivants dans l’extrême pauvreté de certains pays en voie de développement en leur prodiguant des produits de première nécessité d’hygiène, vêtements, tentes, etc… Pour se faire, la structure collecte des vêtements/tentes/fournitures de seconde main dans leur grand entrepôt et les distribue lors des maraudes ou par envoi de colis. Pour les vêtements invalides, la structure propose aussi des ateliers participatifs de couture pour upcycling ;
● les membres de Greenpeace Hambourg lors d’une conférence et une exposition dans leurs locaux : https://www.greenpeace-hamburg.de/ ;
● la structure « Hanseatische Materialverwaltung » : https://www.hanseatische-materialverwaltung.de/, une ressourcerie spécialisée dans le domaine de l’art et culture pour le milieu du théâtre, du cinéma ou festivals ;
● la montagne de l’Energie ou « Energieberg » à Georgswerder qui est un ancien site de décharge contaminé et toxique : https://www.stadtreinigung.hamburg/ueber-uns/energieberg, l’expertise de la professeure, docteure et ingénieure Kerstin Kuchta dans la gestion durable des ressources et des déchets à l’Université de technologie de Hambourg nous a renseigné en détails sur la gestion des déchets à Hambourg ;
● le tiers-lieu auto-géré et participatif « Minitopia » fondé par Stefanie Engelbrecht : https://minitopia.hamburg, qui a pour but de créer un espace d’expérimentation de nouveau mode de vie comme les jardins participatifs, les alternatives Zero Waste et Low-Tech, et réconcilier les interactions sociaux entre citadin·es et paysan·nes, etc…
● la structure « Save the Elbe » : https://www.rettet-die-elbe.de/, nous a raconté l’histoire du fleuve « Elbe » et de son port : les débuts de la ville de Hambourg jusqu’à nos jours en expliquant comment les modes de vies consécutives des habitant·es ont détruit toute forme de vie dans le fleuve : à cause de la pollution fluviale liée aux activités industrielles, à la pêche intensive, à la pollution sonore et de l’air engendrée par les activités humaines, la bétonisation des rives, etc…
● le magasin Vrac « Stuckguet » de Sonja et Tamara : https://www.stueckgut-hamburg.de/, elles nous ont expliqué les difficultés rencontrés par le magasin depuis le Covid-19 et la basse constaté des clients et de l’attrait vers le mode de vie Zero Waste, un problème qui malheureusement semble résonner à Marseille ou à Saint-Pétersbourg.
Étant une grande ville portuaire d’Europe, Hambourg a encore de nombreux combats à mener pour tenter de se rapprocher des objectifs posés par les accords de Paris et les recommendations du rapport du GIEC, néanmoins, on peut clairement conclure qu’elle est beaucoup plus en avance que Marseille sur certains points : les habitant·es circulent beaucoup en vélo, les tiers-lieu fleurissent, les jeunes et les moins jeunes s’engagent et les initiatives positives se développent : pour preuve, nos collègues allemand·es sont vraiment une source d’inspiration (je vous explique plus bas les projets des différent·es participant·es selectionné·es pour cet échange).
A Marseille
De retour à Marseille, les allemand·es et les russes ont été sous le charme de l’accent marseillais et de la joie de vivre méditerranéenne ! Pas le temps de chômer, on visite les différents recoins de Marseille, des structures et associations amies nous ont accueilli dans leurs locaux et lieux. Finalement, Marseille a tout à offrir aussi en initiative citoyenne, ce tissu associatif marseillais est très actif et créatif, qui malheureusement existe principalement pour pallier à un déficit d’actions des politiques de la Ville.
Bien que Zero Waste Marseille soit déjà bien ancré sur le territoire marseillais, de nouvelles rencontres et potentiels nouveaux partenariats se sont présentés grâce à cette aventure :
● Le « Projet 3.0 de la Rue de la République » : Alexandre de 1 déchet par jour nous explique les nouveaux enjeux de la gestion des déchets à Marseille avec la mise en place de la « Redevance spéciale » pour les commerces de la ville. Un système de collecte et de gestion de déchets en phase pilote est déployé sur la « Rue de la République » à destination des professionnels et des commerces pour réduire les coûts liés à la gestion des déchets mais aussi favoriser le circuit court grâce à des échanges de bons procédés et de matières ;
● « Plastic Odyssey » : https://plasticodyssey.org/, un projet global visant à réduire la pollution plastique dans les pays en voie de développement, le projet souhaite créé un réseau mondial d’initiatives locales du recyclage. Il est porté par plusieurs acteurs qui ont tous en commun la volonté de construire un monde dans lequel les déchets plastiques ne finiront plus leur course dans l’Océan ;
● « Super Cafoutch » : https://supercafoutch.fr/, un supermarché différent, coopératif et participatif qui se propose en tant qu’alternative à la grande distribution ;
● la « Ferme Capri » : http://www.cite-agri.fr/portfolio/ferme-capri/, une Ferme urbaine située dans le 15ème arrondissement de Marseille. Elle vise à produire et alimenter localement mais aussi à initier et expérimenter ;
● « Transforama » : https://transforama.fr/, situé au cœur de la Friche la Belle de Mai, TransfOrama soutient les jeunes marseillais de moins de 30 ans qui souhaitent entreprendre un projet de création d’entreprise ou leur avenir professionnel. Le lieu rassemble les acteurs de la formation et de l’accompagnement à l’entrepreneuriat, dans les domaines du numérique, de la transition écologique, de la culture pour répondre à toutes les ambitions ;
● « L’Epopée » : https://epopee-village.com/, qui sous l’impulsion de « Synergie Family », en partenariat avec un collectif d’acteurs et tout l’écosystème marseillais, propose un nouveau tiers-lieu hybride né en 2021, dans un site hors-normes de 19 000 m², au cœur des quartiers nord de Marseille ;
● « ICI Marseille » : https://makeici.org/location-ateliers/marseille/ : ICI Marseille est une manufacture située dans les quartiers Nord. Elle abrite une communauté d’artisans heureux et créatifs qui travaillent le bois le métal etc …, des designers et des architectes exercent et échangent sur un site de 3500 m2 d’ateliers privés et collectifs équipés de machines professionnelles, de salles de réunion ainsi que d’un show-room et d’ateliers privatifs ;
● « La Base Marseille » : https://labasemarseille.org/, La Base est un lieu engagé qui vise à rassembler les Marseillais·es pour accélérer la transition vers une société juste, résiliente et respectueuse du vivant grâce à la création de cet espace commun et autogéré. Lors de cette visite, j’en ai profité pour discuter des actions et missions de Zero Waste Marseille et de Zero Waste France à nos camarades, un moment d’échange formidable !
Marseille, une ville complexe, n’est qu’à ses prémices dans la bonne gestion de ses déchets et dans sa transition écologique : un marseillais moyen produit 545 kg/hab/an de déchets, dont 376 kg/hab/an d’OMR (un chiffre bien supérieur à la moyenne nationale française)[3]. Et les déchets sauvages sont beaucoup plus visibles à Marseille qu’à Hambourg, alors on penserait que les allemands produiraient moins de déchets que les français. Mais les apparences peuvent être trompeuses car selon Eurostat[4], en 2021 les allemands produisent 646 kg/hab/an de déchets en moyenne contre 561 kg/hab/an en France : le taux de recyclage, la consigne et le compostage sont élevés en Allemagne mais si aucune politique de réduction à la source n’est mise en place, le problème reste échangé. Les allemands seraient-ils plus forts pour cacher leurs déchets ? Sujet à approfondir lors d’un prochain article peut-être.
Mais revenant à notre aventure, celle-ci se termine par des moments d’émotion et une grande reconnaissance envers les organisateurs·rices !
Oui, nous devons continuer à nous battre pour la planète. Comme une lueur d’espoir, nous ne sommes pas seul·es face à la crise actuelle, des centaines de milieux de collectifs se battent partout dans le monde, connectons-nous et appelons les autres à rejoindre le changement. Et grâce à toutes les personnes fabuleuses rencontrées, j’ai pu élargir mes horizons de possibles, tous les jours je pense à ce voyage qui m’a fait découvrir de nouvelles façons de militer et maintenant à mon tour de bifurquer professionnellement !
Avant de finir cet article, j’aimerai tout de même présenter les 18 participant·es de cet échange.
Du côté marseillais, il y avait en tant que participant.es (de gauche à droite) :
● Onja Ravelonahina de « Zero Waste Marseille » : https://www.zerowastemarseille.org/
● David Calmel de « Les Aventuriers » : https://www.les-aventuriers.fr/
● Noémie Dufrenne de « 1 Déchet Par Jour » : https://www.1dechetparjour.com/
● Téo Juričev du « Parc National des Calanques » : http://www.calanques-parcnational.fr/ aujourd’hui salarié à l’association « MerTerre » : https://mer-terre.org/
Du côté russe, on a :
● Aleksanr Semenov et Polina Sirotina de l’entreprise « 99 recycle » : https://99recycle.com/. Comme à l’image des structures membres du collectif « Precious Plastic », « 99 recycle » recycle différents types de plastique de manière « artisanale » pour leur donner une seconde vie tout en explorant le côté design et innovant de leurs produits ;
● Anastasiia Nudelman de « Human being cosmetics » : https://hbcosmetics.store/. Anastasia est une ingénieure chimiste qui a créé sa propre marque de produits cosmétiques vegan, bio, avec des contenants réutilisables et process eco-friendly et éthique ;
● Olesia Kulik de « Sew Dept » : https://sewdept.ru/. Olesia a créé une entreprise sur le thématique du réemploi et d’upcycling de matériaux divers (textiles, plastique) dans la création d’objets de type textiles comme des vêtements, des sacs divers etc ;
● Andrey Polovnikov de « Golodny Leshiy » : https://golodniyleshiy.ru/. Andrey est un ingénieur chimiste qui a créé aussi sa marque de produits d’hygiène et cosmétiques zero waste, vegan, bio, sans contenant ou avec des contenants réutilisables ;
● Anastasiia Druzhinina de « Sobirator » à Saint petersbourg: https://sobirator.ru/sobirator-sankt-peterburg/. Anastasiia est une bénévole très active de sa structure « Sobirator » qui propose des écocentres en Russie pour revaloriser localement différentes matières de différents flux de déchets tels que : papiers, plastiques (PET, polyéthylène, polypropylène, etc…), le verre, batteries, etc… ;
● Anastasiia Kritskaia de « Sborka » : http://ecosborkaspb.ru/. Anastasiia est la cofondatrice de la structure « Sborka » qui tout comme « Sobirator » propose des écocentres pour sensibiliser le publique à la problématique de la gestion des déchets en Russie mais aussi propose un système de recyclage de matériaux divers ;
● Olesia Besperstova de « Noplasticisfantastic » : https://noplasticitsfantastic.store/. Olesia est la fondatrice de la première boutique Zero Waste en Russie : son magasin propose plusieurs alternatives pour un mode de vie Zero Waste. Grâce à sa communauté, elle sensibilise activement les russes à la démarche de la réduction de déchets et aux enjeux bioclimatiques ;
● Elena Kuchma de « One kitchen`s Story ». Elena est une bénévole de l’association « One kitchen’s Story » qui lutte contre la précarité alimentaire des migrant.es et réfugié.es grâce à une démarche Antigaspi. En effet, sa structure a pour but de récupérer les invendus des différents commerces de Saint-Pétersbourg et de cuisiner vegan pour des milliers personnes dans le besoin.
Enfin du côté allemand, j’ai rencontré :
● Sonja Schellenbach de « Zero Waste Hamburg » : https://www.zerowaste-hamburg.de/. Tout comme Zero Waste Marseille, l’association Zero Waste Hambourg a pour but de promouvoir à l’échelle de la ville de Hambourg la démarche zéro déchet et zéro gaspillage. Sonja et sa collègue Tamara ont lancé l’association en parallèle de leur magasin de Vrac « Stuckguet » qui se situe aussi dans la ville d’Hambourg ;
● Carl Reiner et Alina Bendlin de l’association « Plasti:ch » : https://plasti.ch/. Carl, Alina et d’autres collègues ont créé l’association dont le but est de sensibiliser le grand public à la pollution du plastique grâce à des sessions de ramassage de déchets dans la ville de Hambourg. Carl et Alina nous ont initié aux ramassages de déchet à Hambourg ;
● Daniel Knoeppel de « Iamplasticfree » : https://iamplasticfree.org/. Après un voyage en Indonésie où Daniel se confronte à la pollution plastique démesurée sur place liée à la consommation locale de produits plastiques mais aussi à l’exportation de déchets venant des pays tel que l’Allemagne, Daniel et son collègue Kevin créent l’entreprise « Iamplasticfree » reconnu mondialement pour leurs produits non dérivés du pétrole : pailles sans plastique, cup en carton sans film plastique, sac compostable, etc.
● Luca Christmann de « REDO » : https://redo-please.com/. Luca est la fondatrice de la plateforme « REDO » qui a pour objectif de rallier une communauté d’inventeurs·rices de nouvelles alternatives éco-responsables et éthiques. Chaque membre de la communauté peut proposer leurs idées, des alternatives de produits ou « packaging » existants afin d’être contactés par des structures potentiellement intéressées à investir.
J’ai ouïe dire que l’aventure reprend cette année en septembre 2023, n’hésitez pas à vous renseigner auprès de 1 Déchet par Jour pour peut-être y participer !
J’ai réalisé une mini série de Vlogs (9 épisodes) lors du voyage pour se remémorer ce voyage, n’hésite pas à les visionner :
Onja
[1] Rapport de l’ONG environnementale Transport and Environment en 2022 : https://www.transportenvironment.org/discover/port-carbon-emissions-ranking/
[2] Rapport de l’ONG environnementale Transport and Environment en 2022 : https://www.transportenvironment.org/discover/port-carbon-emissions-ranking/
[3] Source : Rapport annuel sur la gestion des déchets ménagers et assimilées de 2021
[4] Eurostat : https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=Municipal_waste_statistics#Municipal_waste_generation
Merci pour ce retour d’expérience inspirant !