Un petit coup de gueule matinal ne fait jamais de mal. Alors que ce soit très clair : Non, je ne me suis pas fait « engrener » dans « cette histoire » de zéro déchet « par ma nana ». Oui c’est bien moi qui, de mon plein gré, ai pris l’initiative de préciser, à chaque fois, chez le boulanger, que je désire une baguette mais sans le petit papier supplémentaire qui ne sert quasiment jamais. C’est aussi moi, tout seul comme un grand, qui décide d’aller chez mon boucher avec mon Tupperware pour mettre mon sacro-saint onglet à l’intérieur, qui fait le choix d’amener mon mug au travail pour éviter la démultiplication des gobelets ou bien encore d’avoir en permanence, dans mon sac à dos de travail, des papiers légumes d’avance au cas où je fais des courses inopinées.
J’insiste, ma femme n’a rien à voir avec cela car, je sais, cela va vous paraître un peu fou, alors lecteur, accroche-toi bien à ta chaise et mets ta ceinture, car, à la maison, ce n’est pas ma femme qui gère les courses, la bouffe ou le ménage et je ne suis pas là pour l’aider aux tâches du quotidien.
Pour ceux qui ont la force de poursuivre après une assertion aussi disruptive que provocante, mettons tout de suite de côté l’égalité des sexes en règle générale (il y aurait tant à dire et ce n’est pas le propos de ce billet), pour se recentrer sur le Zéro Déchet.
Pour rappel, le zéro déchet (l’ambition tout du moins), c’est une affaire de tous et pour tous. Le principe est simple : essayer de générer un minimum (tendre vers le zéro) de déchet dans sa vie quotidienne. On ne rabattra pas encore une énième fois l’influence désastreuse de ceux-ci et les catastrophes à venir si l’on ne change pas nos modes de fonctionnement vis-à-vis de notre consommation. Un seul chiffre permet d’en saisir la force : selon l’ONU, « si rien n’est fait et si on continue à ce rythme, il y a aura plus de débris plastiques que de poissons dans les océans d’ici à 2050 ».
Mais je m’égare comme tout bon passionné. Poursuivons. Depuis le début de Zero Waste Marseille (Janvier 2018), sur plus de 50 bénévoles, seuls trois sont des hommes, trois. Soit 6%… Soit le pourcentage le plus famélique de l’histoire des pourcentages, tellement ridicule, qu’il m’est impossible de faire la comparaison avec un pourcentage célèbre… Alors, on s’est posé la question chez ZWM : Mais pourquoi ?
La réponse est malheureusement assez évidente… En effet, le zéro déchet est essentiellement une démarche pratiquée à la maison ou au bureau autour de la consommation quotidienne : nourriture, boisson, produit d’entretien, produit d’hygiène, vêtement, électroménager, etc… Et cela, dans l’inconscient collectif masculin est une affaire « de bonnes femmes ».
Alors, parce que nous sommes en 2019 et que quand même, m**de, nous, les hommes de ZWM, on lance un appel :
Homme de la ville, homme de la campagne, homme en devenir, homme déjà fait, technicien, cadre, chômeur, autoentrepreneur, plombier, chauffagiste, cariste, paysagiste, coiffeur, ingénieur, golfeur, amateur d’une bonne soirée pizza-bière-foot ou polémiste spécialisé dans l’étude des milliardaires enfants-gâtés, philatéliste, philanthrope, bougon, tête de mule, célibataire, veuf, « it’s complicated », petit, grand, gros, nain, géant, maigrelet, adepte des lentilles et haineux des lunettes, Noailliens, La Plainien, Belsuncien, Camassien, Aygaladien, Saint Victorien, Endoumien, Joliettien, Saint-Barnabien, je t’en prie, saisis toi de ce combat, franchis la fine barrière de tes préjugés, lève-toi de ton canapé et marche !
N’attends pas que les politiciens, ou les écologistes fassent le travail à notre place. L’avenir de notre planète n’est pas une simple histoire de « bonnes femmes ». Tant à la maison que sur ton lieu de travail, cent gestes sont réalisables, simples et efficaces. Des habitudes faciles et économiques peuvent être prises si vite.
En ces temps de bonnes résolutions, prends en une simple : Ose le Zéro Déchet au masculin !
Nous, on t’attend les bras ouverts !
Calixte